Une petite balade, une photo, un petit
texte... ou le décrassage neuronal d'automne...
Nous verrons bien où cela me mènera !
Les jours de chasse, préférons le bord de mer, les
pêcheurs sont moins bruyants.
Même par temps calme il suffit d'un rocher pour que la
mer brise le silence.
Le silence, si ce n’est les jeux des enfants.
Le silence si ce n’est les mouettes qui se disputent
les coques.
Le silence…
C’est donc du silence dont j’ai besoin.
L’horizon, la mer, l’infini dispersent mon regard et
mon attention. Je ne butte sur rien et ne peux me concentrer. La mer
serait-elle un amour de jeunesse qui s’éloigne ?
Puis elle se retire, laisse coques et palourdes à
portée de mains .Ne manque d’un verre de blanc à ce goûter! | |
Cercle d'arbres au milieu du champ.
Ne pas les déraciner. Quelle promesse faite en échange
?
Deux chevaux s’approchent du chemin,
tendant le col, quémandant une petite gâterie.
Ah, pas de chance, c’est hier
que j’ai ramassé quelques pommes bien rouges. Un autre chemin, sans chevaux
gourmands. | |
Le silence froissé par
le lointain moteur d’un tracteur.
Sur la bande de vase
verte qui sépare le chemin de la rivière, les traces bien droites des bêtes qui
viennent ici se désaltérer. Il suffirait de ne plus bouger, de les attendre.
La marche offre une
qualité différente à la solitude de la page blanche. | |
Chaque chose en son
temps.
Les chasseurs rentrés
au nid, chevreuils et biches glanent les épis de maïs que la machine n’a pas
dévoré.
« Engraissez,
engraissez, mes belles, nous nous retrouverons samedi. »En attendant il faut
bien qu’ils entèrent la merde de leurs cochons qui fume en tas sur le bord du champ.
Après ils laisseront la terre en paix quelques mois, le temps de s’occuper des
chevreuils et des biches. | |
Avec la pleine lune le temps changea
soudain et l’hiver s’installa sans autre préambule.
Le ciel était bleu froid, blanc sale, tous
les gris humides et menaçantes vagues de taches noires. Le soleil à la cape. Le
vent venait de la mer : le flot des voitures sur la quatre voies, marée
perpétuelle.
Le chemin, comme tous les autres, s’était
peu à peu fait grignoter par le tracteur. Là aussi il fallait couper à travers
champ.
Sur les feuilles de maïs qui couvraient le
sol, la pluie entonna une petite rythmique sèche.
Un coup de vent réveilla le gros nuage -
le seul ! - qui trainassait au-dessus de sa tête. Et la vieille, en un instant,
fut trempée comme une soupe.
Une soupe... Une soupe aux châtaignes. Et
tant pis pour les champignons. | |
Tout au bout de
l'immense terre qui attendait le labour, derrière la fenêtre de la petite
maison aux volets bleus, la vieille l'avait vu sortir du bois, s’engager dans
le champ, s'immobiliser, puis se coucher doucement.
Et l’instant d’avant
la vieille aussi avait entendu le coup de feu.
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