27 novembre 2019

Lecture du dimanche 8 décembre 2019



Ce matin en demi sommeil et pensant déjà, encore à cette soirée, maintenant rendez-vous mensuel depuis plus d’un an. La soupe à préparer, le diaporama à finir, les textes à taper, le vidéoprojecteur à dompter, accueillir les passagers de la promenade aussi… Les mots sont tombés sur mon carnet de lit. J’appelle cela les mots tombés du sommeil. Phrase parfois, idées, juste mot jetés en demi conscience, donc souvent vrais, juste car là avant que le craquant du « être au monde et aux autres » ne s’installe et guide notre journée.
Un petit instant de grande vérité en somme. Et cette bribe d’idée, ce matin était enfermé dans la locution « prière d’action de grâce ». Remerciement peut en être une traduction, moins connoté pour ceux à qui quelque spiritualité risque de faire peur, de froisser. Mais dans le mot « merci il  a cette notion de commerce, d’échange marchand qui me gêne souvent. Dire « merci » est souvent « payer une dette ». Est-ce d’avoir eu au téléphone hier après-midi  mon vieux vieux père pasteur, sénile, « mais je m’accroche me dit-il ». Ah quoi, papa, à quoi ?... Lui qui ne cessait de dire « tout est grâce » et qui vouait au « mérite » une belle haine idéologique. Vile locution commerciale, né avec le capitalisme. C’est compliqué pour moi de vous expliquer cela. Avoir du mérite cela voudrait dire que ce qui m’arrive n’est que de mon fait. Alors que ce sont  les interférences avec vous qui fait ma vie.
Lorsque la joie pousse à l’intérieur de mon ventre, de ma cage thoracique, pousse comme une masse qui ne comprime pas la respiration mais au contraire dilate, va vers l’extérieur de mon petit moi, cherche à sortir de moi par tous les pores de ma peau et je dis « qu’est-ce que c’est bien, qu’est-ce que je suis contente, « c’est bon » c’est fort Et c’est une communion. Non. Et pourquoi ce matin cette envie de le dire ? Parce que ma plume est sèche depuis des mois ? Parce que les mots ne me viennent pas, parce que j’ai l’angoisse d’avoir perdu tout brin de cette imagination féconde qui m’a porté tant d’années et que ces jour-ci, je sens les mots qui frappent de nouveau à la porte de mon cerveau, prêts à jaillir bientôt. Question de temps à trouver, à donner. Pourquoi ces jours-ci ?
Parce que Lino et Patrick, présents ici depuis une semaine créent autour de moi une bulle créatrice et fertile.
Dès mon arrivée ici et avant même puisque c’était dans le projet pour postuler à ce lieu, j’avais envie de ces temps de résidence artistiques. Et ce n’était pas seulement parce que je n’avais pas rempli le dossier pour aller 4 mois dans le phare de Creach à la pointe de l’ile d’Ouessant en résidence d’écriture. Un vieux rêve qui ne sera peut-être jamais accompli. Mais les rêves doivent il être accomplis ?
Seulement je n’avais que l’impression fugace que cela serait bon de faire de cet atelier trop grand pour moi seule .un lieu de rencontre, de résidence, de création en marche, en cours…
Et alors que cela se réalise devant moi, avec moi, là, maintenant, c’est la fulgurance d’une évidence. C’est bon ! Ah que c’est bon. Et les mots depuis une semaine qu’ils sont là, tous les deux, reviennent sur ma plume. Qu’ils en soient remerciés.
Voyant les personnages dansant de lino voir le jour dans l‘atelier cette semaine c’est fait tout naturellement le lien avec les silhouette d’Anne Revol, donc l’exposition au jour le jour. Tout est dans tout et la pâte est bien pétrie de bonnes ondes !
Mes deux invités partaient d’un projet autour de l’ombre et de la lumière, parlaient d’enfermement, qui contraint la création, pensaient à Camille Claudel, à Anne de Castille. Au pouvoir qui contraint, enferme, interdit, empêche. Et ces figures de lino, en marche et que je vois joyeuse, dansantes, libres, me mettent en joie
Mais cela ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe. Il y a eu toute cette année autour de l’exposition Au jour le Jour. Cette chance d’avoir rencontré tous ces créateurs d’imaginaires, toutes ces personnes qui tentent de faire dire à la plume, le pinceau, la terre, l’image quelque chose d’eux. La force de ces rencontres, le plaisir que j’ai eu à résumer leur mots dans cette petite nouvelle et surtout les rencontres qui allongent les projets de livres avec certains d’entre eux, le carnet de projets est plein pour les mois à venir !
Voilà
Soyez ici les bienvenus aujourd’hui et pour les temps à venir. Merci de votre présence et que 2020 soit aussi bonne pour vous que celle qui s’achève le fut pour moi.

C’est ce matin seulement que j’ai réalisé combien le thème de cette soirée du 8 décembre était ma façon de rendre grâce et ma prière d’intercession sera juste : « Pourvu que ça dure ! »


Je vous invite à emprunter une passerelle entre deux lieux vivants. Une promenade autour de la création et de la lecture.

Pour cette lecture de décembre, je vous propose donc :
  •         d'aller visiter l'exposition au jour le jour à la Galerie Espace Liberté. C’est ouvert du mercredi au vendredi de 15 h à 18 h et le samedi et le dimanche de 10 h à 18 h.

Allez vous promener parmi les 366 tableaux de cette biennale.
  •  Vous trouverez sans aucun doute une œuvre qui vous parle. Écoutez bien ! Une envie d'écrire sur ce tableau ? Ou un auteur, un texte vous vient en mémoire ?

Voici donc le thème de cette lecture
  •        Si vous m'envoyer une photo ou la date de l’œuvre, son auteur (isabelle.micaleff[at]orange.fr)  avant le 6 décembre, je trouverai peut être le temps de faire une diaporama, et donc une projection de cette œuvre pendant que vous lisez.
  •         Et venez nous lire cette pépite dimanche 8 décembre à l’Atelier 8. Autrement c'est comme d'habitude... Les portes sont ouvertes à 19 h pour la soupe et les lectures commencent à 20 h.

C’est gratuit, une tirelire est à la disposition de ceux qui souhaitent participer...




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